Publié par La Presse Canadienne le mardi 07 février 2012 à 16h51. vu ici
MONTRÉAL – Selon des chercheurs américains, il est possible de combattre de manière efficace l’intimidation et le rejet par les pairs à l’école en utilisant une méthode de prévention globale. La méthode évaluée par une équipe de chercheurs, dont les résultats sont publiés dans l’édition de février des Archives de médecine pédiatrique et adolescente du Journal de l’Association médicale américaine (JAMA), a permis d’obtenir une réduction des incidents rapportés d’intimidation et de rejet par les pairs. Bien que la question de l’intimidation à l’école soit au coeur de l’actualité, peu de programmes de prévention ont jusqu’ici démontré leur efficacité et les politiques de tolérance zéro n’ont pas donné de résultats concluants non plus.
En contrepartie, des améliorations marquées ont été obtenues avec l’implantation d’un modèle d’intervention globale visant à modifier l’environnement scolaire. Un tel modèle a été implanté dans 37 écoles primaires publiques du Maryland fréquentées par plus de 12 300 élèves. Le modèle de Soutien et interventions comportementales positives scolaires globales (School-wide Positive Behavioral Interventions and Supports) propose la mise sur pied de systèmes améliorés de mesures disciplinaires et de gestion de données, des procédures de référence et de renforcement comportemental qui encouragent les changements positifs dans les agissements du personnel et des élèves.
Cette approche fait notamment appel à l’enseignement direct, le renforcement positif, les conséquences prévisibles et constantes et la promotion de comportements acceptables en classe et en société. Selon les chercheurs, les écoles utilisant cette méthode ont été le théâtre de beaucoup moins d’incidents d’intimidation et de rejet par les pairs que les écoles utilisées comme base de comparaison. Ils estiment qu’il s’agit là d’une avenue prometteuse de prévention de l’intimidation. Bien que le phénomène soit plus important au niveau secondaire, les chercheurs notent que cet effort de prévention au niveau primaire a tendance à avoir un effet lorsque les jeunes qui y ont été exposés arrivent au secondaire. Ils rappellent au passage que l’intimidation peut mener à une série de problèmes académiques, interpersonnels et peut avoir des conséquences sur la santé physique et mentale, allant jusqu’au suicide.