Le système le Soutien au Comportement Positif (SCP), une traduction du Positive Behavioral Interventions and Supports (PBIS), est implanté dans quelques écoles québécoises depuis peu. Or, voici les premiers résultats des effets du système en sol québécois sur le nombre d’incidents comportementaux comptabilisés mensuellement.
Les effets du système SCP ou PBIS, au plan comportemental, sont mesurés généralement à l’aide du nombre de références disciplinaires gérées par la direction de l’école, une traduction de Office Discipline Referral (ODR), soit le nombre de rapports d’incident disciplinaire majeur complétés par le personnel scolaire (Technicien Éducation Spécialisée), les directions et les enseignants. Un rapport d’incident majeur est complété lorsqu’un élève manifeste un comportement qui nécessite qu’il soit retiré de la classe, isolé des autres ou placé dans un local précis sous la supervision d’un responsable à l’encadrement ou d’un TES.
Une école située dans un quartier très défavorisé de la région des Laurentides a implanté en 2010-2011 quelques composantes du SCP, et ce à la suite d’une présentation du système s’adressant uniquement aux directions d’école de la commission scolaire. À la suite de cette présentation, la direction de cette école a réuni son personnel afin de leur présenter les grandes lignes du SCP et il leur a proposé d’implanter quelques composantes-clés du système, en particulier les composantes : l’enseignement explicite des attentes comportementales, l’élaboration d’un système de renforcements et l’établissement d’un continuum d’interventions ciblant les différentes problématiques comportementales. Ces derniers ont accepté unanimement la proposition de la direction. Une analyse des données comportementales inscrites à la banque de données GPI [1] pour les années 2009-2010 et 2010-2011 montre une réduction de 26% du nombre d’incidents comportementaux[2] dans l’école.
Ainsi, le nombre moyen d’incidents comportementaux mensuels inscrits à la base de données est passé de 69 incidents/mois en 2009-2010 à 51 incidents/mois en 2010-2011. Or en 2011-2012, cette école a implanté l’ensemble des composantes du SCP avec l’aide de mon groupe de recherche. L’analyse des données comportementales indique que le nombre moyen d’incidents comportementaux mensuels inscrits à la base de données est de 30 incidents/mois en 2011-2012. Il y a donc une diminution considérable du nombre d’élèves sortis de classe mensuellement. Cette diminution est de l’ordre de 57% (69 incidents/mois versus 30 incidents/mois). Ces résultats quoique préliminaires sont comparables à ceux obtenus du côté étatsunien. En effet, dans une synthèse de recherches ayant analysé la validité des ODR, Irvin et ses collègues (2004) ont présenté plusieurs études descriptives qui montrent des réductions du nombre de références disciplinaires de 50% et plus, et ce après une année d’implantation du système PBIS dans les écoles étatsuniennes participantes.

Ces résultats rejoignent ceux obtenus de l’autre côté de la frontière!
[1] GPI est un outil qui permet aux enseignantes et enseignants de saisir, de consulter et d’envoyer les informations des élèves (évaluations, commentaires personnalisés ou codés, mémos, absences, devoirs, leçons et autres) sur une banque de données école. L’information sur les élèves est donc centralisée et mise à jour.
[2] Les rapports inscrits dans cette base de données concernent uniquement des incidents comportementaux qui ont été notés par les services d’éducation spécialisée de l’école.