Je salue l’initiative du ministère de l’éducation de vouloir aider les élèves en difficulté par des mesures de tutorat. On ne peut être contre une telle mesure. Toutefois, un tour de la littérature scientifique sur le sujet (principalement la consultation des travaux de Robert Slavin et de méta-analyses) indique que l’efficacité d’une telle mesure est tributaire des éléments suivants:
1. Choix des tuteurs (compétences, habiletés)
2. Objet du tutorat (discipline, programme, etc.)
3. Dosage (fréquence, durée, etc.)
4. Lieu (à l’école durant la journée ou après l’école à l’extérieur
Les enseignants et les professionnels sont ceux qui produisent les effets les plus élevées. Toutefois les volontaires et même les parents peuvent avoir un effet mais nettement mois important.
L’objet du mentorat, c’est le programme utilisé. L’utilisation de programmes existants fondés sur des données probantes donne nettement de meilleurs résultats que des initiatives maison. Il doit y avoir également un lien avec ce qui se fait à l’école.
Le dosage doit être important, autour de 20 semaines avec une fréquence de 4-5 activités de tutorat à toutes les semaines, et ce d’une durée d’environ 60 minutes.
Les programmes se vivant à l’école sur les heures scolaires ont des effets 2 x supérieurs à ceux après les heures scolaires.
Voilà quelques éléments à considérer pour favoriser le succès d’une telle mesure.
Voir le dernier article de Robert Slavin. On peut voir le peu d’effet des programmes de tutorat maison et ceux faits après l’école!
Highlight Tutoring Among Post-Covid Solutions
About stevebissonnette2012
Monsieur Steve Bissonnette est professeur titulaire au Département d'éducation de la TÉLUQ. Il a également été professeur et directeur adjoint au Département de psychoéducation de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) au campus de Saint-Jérôme. Son domaine de spécialisation est l'intervention en milieu scolaire. Il a travaillé, pendant plus de 25 ans, auprès des élèves en difficulté et du personnel scolaire dans les écoles élémentaires et secondaires ainsi qu'en Centre Jeunesse.
Le professeur de la TÉLUQ s'intéresse aux travaux sur l'efficacité de l'enseignement et des écoles, à l'enseignement explicite, à la gestion efficace des comportements ainsi qu'aux approches pédagogiques, fondées sur des données probantes, favorisant la réussite des élèves en difficulté. Monsieur Bissonnette est le premier chercheur canadien dont les travaux portent spécifiquement sur l’implantation du modèle de réponse à l'intervention comportementale le Soutien au Comportement Positif (SCP) ou Positive Behavioral Interventions and Supports (PBIS) dans les écoles francophones, et ce, depuis 15 ans. Le chercheur et son équipe ont implanté le SCP dans plus de 30 % des centres de services scolaire du Québec. De plus, le chercheur Bissonnette collabore avec l'Université de Liège et celle de Mons à la mise en oeuvre du SCP dans les écoles belges.
Fait à souligner, le SCP implanté à la commission scolaire des Laurentides, avec l'équipe du professeur Bissonnette, s'est mérité en 2019 le prix du ministère de la Famille « Ensemble contre l’intimidation, catégorie milieu scolaire ». Le professeur de la TÉLUQ a prononcé plus de 700 communications en éducation et a participé à la rédaction de plus de 80 publications sur le thème de l'efficacité de l'enseignement et des écoles, dont son dernier ouvrage Enseignement explicite et données probantes : 40 stratégies pédagogiques efficace pour la classe et l'école (2023) qui est le référentiel utilisé pour la réforme scolaire du Maroc. Monsieur Bissonnette a reçu, des étudiants en psychoéducation de l'UQO au campus de Saint-Jérôme, une mention d'honneur pour la qualité de son enseignement ainsi qu'une mention d'honneur décernée par la TÉLUQ pour sa contribution au développement de l'université dans la catégorie Excellence en enseignement.
Cet article a été publié dans
Non classé. Ajoutez
ce permalien à vos favoris.